À la recherche du Lagopède alpin

Une journée pas comme les autres !

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Lagopède alpin

Jeudi 10 janvier au soir, je me décide pour partir le lendemain à la traque à la perdrix des neiges dans le Lasseron. Les températures annoncées sont très basses, - 10 ° en fond de vallée, donc à prés de 3000 m, ça risque de faire frais ! Je charge « à bloc » les batteries du canon EOS 7 D car avec ce froid, ça va être dur de tenir plusieurs heures.

 

Voilà plusieurs années que je me dis qu'il me faut parvenir à sortir quelques bonnes photos de cet oiseau qui me fascine quelque peu. Le lagopède alpin ou perdrix des neiges vit de manière constante autour des 2500 m - 3000 m d'altitude. Il est une relique glaciaire au même titre que le lièvre variable. Des animaux qui à la fin des grandes glaciations se sont réfugiés en altitude ou dans le nord de l'Europe. Avec le réchauffement climatique, les populations se raréfient considérablement pour ce qui est des Alpes. Cette perdrix vit prés des crêtes se nourrissant des quelques végétaux dégagés de la neige par le vent. Son plumage est bien fournis lui assurant un bon isolement du froid, ses pattes sont emplumées lui garantissant des raquettes naturelles, l'hiver tout de blanc vêtu, l'été brun, c'est le roi du camouflage ! Mais il se fait de plus en plus rare, même dans les parcs nationaux là ou la chasse en est interdite. Pour le trouver, il faut scruter la montagne ou le  « lever ». Volant mal, le lagopède plonge dans le vide uniquement s'il se sent acculé.

 

rando montagne dans les Hautes alpes
Vue sur le Grand Rochebrune

En ce vendredi matin vers 9h00, il fait très froid, entre – 15° et – 20° au Laus au pied de l'Izoard. Skis de randonnée au pied, reflex canon, 120-300 mm F2,8 Sigma et multiplicateur de focale de 1,4 (4,5 kg) pendu au sac à dos, jumelles, batteries de rechange et le matos habituel du skieur de randonnée. C’est parti pour le col de Chaudemaison ! Je me fais doubler par Johan Thuau, guide de haute montagne, en repérage pour ce week end et bien plus léger que moi ! Il envisage le même itinéraire, mais je compte rester un peu plus longtemps que lui sur les crêtes à la recherche des perdrix des neiges. Vers 11h00, me voilà à pied d’œuvre après environ deux heures de grimpette (mon dieu, que c'est lourd le matos photo performant !). Faut sortir la grosse doudoune et surtout ne pas se faire gagner par le froid car vers 3000 m en ce 11 janvier « arctique », la seule issue serait de descendre rapidement, sans photo. La stratégie : évoluer doucement pour se tenir chaud, sans transpirer, observer continuellement, lentement, méthodiquement. Se camoufler ne sert à rien car de toute manière la perdrix des neiges te voit toujours avant que tu ne la vois.

 

sortie montagne à serre chevalier
Lagopède alpin

C'est à 14h03 qu'un mâle se dévoile enfin, à 2881 m, en marchand rapidement par à coup tel un coq de basse cour. Je me fixe au sol, skis aux pieds, et je mitraille ! Le genre de mitraillage qui laisse tout le loisir à ce bel oiseau de se fixer également. J'en profite avec un bon paquet d'adrénaline mélangé à de la satisfaction, sachant que la réussite est d'ors et déjà acquise pour cette journée. Il faut simplement réussir les photos : cadrage, ouverture, vitesse, iso, concentration, respiration....bref la photo animalière. N'étant pas idéalement placé au niveau de l'arrière plan et l'oiseau restant calme, je me décide à bouger sachant également qu'une perdrix est rarement seule. Je recule et me laisse glisser derrière un mamelon pour chercher un autre cadrage, c'est alors qu'un autre mâle à 4 mètres de moi s'envole, mais jour de chance pour moi, il va se poser 20-30 m plus loin. Je me fixe de nouveau et c'est reparti pour une centaine de photos (vive le numérique !) avec un cadrage bien meilleur. Un regret, je suis légèrement en contre jour, mais ce sont les perdrix qui décident.11 minutes plus tard, c'est fini, les deux oiseaux viennent de plonger pour aller se poser sur une autre ligne de crête, un peu plus loin. Il ne reste plus qu'à descendre au Laus sur une neige de piètre qualité...mais aujourd'hui l'objectif n'était pas le bon ski comme avec UBAC ski ( www.ubac-ski.com )

 

 

 

Vous voulez partir en montagne pour découvrir la faune sauvage, avec ou sans appareil photo, à pied, en raquettes ou en skis, n'hésitez pas à faire appel à nous !

 

Laurent Meyer

 


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